L’épargnant français continue de plébisciter le fonds en euros sur les contrats d’assurance-vie, et ce, malgré un rendement en baisse. Le fonds en euros offrant une garantie des sommes placées et des plus-values générées (via un effet cliquet).
Toutefois, ces dernières années, dans un univers de taux durablement bas, la tendance change. La rentabilité et les conditions d’accès sont plus difficiles. En effet, environ 80% des fonds euros sont investis dans des obligations d’État ou d’entreprises, et leurs taux de rendement sont à la baisse.
La garantie en capital contraint les assureurs à placer l’épargne confiée sur des actifs peu risqués comme les obligations d’État, qui composent l’essentiel de ces fonds. La baisse des taux d’intérêt, entamée depuis la fin des années 80, a cependant conduit à l’érosion des rendements de cette classe d’actifs. Les assureurs éprouvent donc de plus en plus de difficultés à conserver des taux de distribution satisfaisants.
De plus, les portefeuilles existants sont en partie constitués d’obligations émises il y a plusieurs années à des taux de rendement supérieurs. Mais comment maintenir un rendement correct alors qu’une obligation émise il y a 10 ans à un taux de rendement 3,4 % doit aujourd'hui être remplacée par une obligation équivalente, mais à un taux proche de 0 % ?
Face à cette situation, certains assureurs distribuent leurs réserves accumulées afin de booster les rendements. Ces réserves constituent néanmoins l’essentiel de leur marge de solvabilité et les assureurs ne pourront pas indéfiniment y piocher, d'autant que les rendements tendent à se stabiliser à des taux bas voire à baisser...
Qu’en est-il pour l’année 2020 ?
Le taux de rendement moyen, estimé, pour 2020 devrait être autour de 1,10%/1,30% (il était de 1,50% en 2019) et devrait continuer de baisser de 0,40% pour l’année prochaine.
Sans réelle surprise, en 2020 les taux de rendement sont à la baisse sur la majorité des fonds.
Ce sont encore une fois les banques qui sont en queue de peloton, avec des taux compris entre 0,5 et 1 % pour les contrats d’entrée de gamme. Que ce soit à la Banque populaire (0,8 %), à la Caisse d’Épargne (0,8 % également), au Crédit Agricole (0,65 %), ou à la Banque Postale (0,7 %), les produits grand public parviennent tout juste à maintenir la valeur du pouvoir d’achat de l’épargne, grâce à une inflation redescendue à 0,5 % l’an dernier. Dans les réseaux traditionnels d’assurance, le bilan est légèrement meilleur. Axa démarre par exemple à 1,2 % et Allianz à 0,85 %. Mais ces taux de base sont désormais presque toujours bonifiés pour les clients acceptant de diversifier leurs capitaux sur les unités de compte (UC). Le taux peut ainsi monter jusqu’à 1,6 % chez Allianz et Axa. Dans ce registre, c’est donc Swiss Life qui fait la différence, avec un taux de base démarrant à 0,8 %, mais pouvant bondir jusqu’à 2,9 % pour les clients relevant de la gestion privée et détenant au moins 60 % d’UC.
Les conseillers en gestion de patrimoine et banquiers privés peuvent présenter à leurs clients des performances de meilleure tenue, mais là aussi contrastée. Si les contrats de Generali occupent là aussi une place peu enviable (0,8 % de taux de base), tout comme ceux d’Apicil (0,85 %), Suravenir affiche un rendement de 1 % pouvant monter à 1,4 % avec le bonus.
Vers la fin des fonds euros ?
Face à la baisse des rendements et la pression des pouvoirs publics (Bercy ayant demandé aux assureurs d’augmenter leurs réserves par crainte d’un retournement du marché obligataire), les assureurs ont pris des mesures pour encadrer l’accès aux fonds en euros, en réduisant notamment la poche de capital garanti et en conditionnant l’octroi de cette garantie à d’autres critères.
L’accès au fonds en euros peut aujourd’hui être conditionné à l‘investissement d’une partie de son épargne sur des unités de compte (de 20 à 60 % selon les assureurs et les fonds en euros). Un investissement à 100 % en fonds en euros est aujourd’hui presque impossible.
Pour amener les investisseurs à diversifier leurs allocations, certains assureurs mettent en place en bonus de rémunération du fonds en euros lorsqu’une partie de l’épargne est placée en unités de compte.
Heureusement les contrats sélectionnés par votre conseiller permettent de diversifier votre patrimoine sur différentes classes d’actifs afin de lisser le risque du portefeuille en fonction de l’horizon de temps et de faire évoluer l’allocation pour profiter d’un contexte de marché favorable ou, au contraire, pour se prémunir et atténuer les chocs.
C’est précisément le rôle du conseiller en gestion de patrimoine que d’apporter ses connaissances afin d’optimiser vos investissements tout en sécurisant votre patrimoine et en assurant un suivi sur le long terme.
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